Mécanismes de capacités : un système assurantiel mais fluctuant.
Le 9 décembre dernier s’est tenue la dernière enchère de garanties de capacités entre fournisseurs et producteurs d’énergie. Pour rappel, ces enchères de garanties de capacités ont lieu plusieurs fois par an, et permettent d’évaluer le prix du mégawatt en euros, sans cesse en évolution. En effet, l’électricité ne se stockant pas, il est impératif qu’il y ait un équilibre constant entre l’offre des producteurs et la demande des fournisseurs, et, en conséquence, des consommateurs.
Avec la vente de garanties de capacités, les producteurs d’énergie assurent aux fournisseurs l’approvisionnement nécessaire pour combler la forte demande, surtout en périodes de pointes comme l’hiver. Si le mécanisme de capacité est un système existant depuis déjà quelques années, aujourd’hui, nous faisons face à des fluctuations de taille. Celles-ci sont le résultat de plusieurs facteurs, dont la crise du Covid-19, responsable d’une inflation énorme due à la capacité de production limitée par la situation sanitaire. À l’aube de la troisième année de pandémie, la dernière enchère montre étonnamment une chute de -39% du cout du mégawatt. Peut-on donc y voir là une bonne nouvelle ?
Craindre l’enchère du 9 décembre : l’écrêtement ARENH en cause
L’enchère pour l’année en cours est de 39 095 euros par mégawatt ; pour 2022 on passe à 23 0899. Une baisse assez importante aux raisons multiples (besoins moins importants des consommateurs, investissements plus faibles…). Si, à première vue, cela peut sembler positif pour le consommateur, dans les faits, cela risque d’entrainer une augmentation nette des prix. Parallèlement à ce phénomène, 2022 nous mettra face à un record historique de situation d’écrêtement ARENH. L’offre ne couvre simplement pas la demande anticipée. Les fournisseurs seront donc obligés de massivement racheter des garanties sur le marché de capacité, couts qui seront répercutés sur la facture du consommateur final. Si les garanties de capacités ne représentent qu’une infime partie de la facture d’électricité (environ 5%) pour 2022, on estime qu’elles compteront jusqu’à 61% de son prix. En définitive, la baisse des enchères cache une montée des prix fulgurante. Chez Unixial, nous nous tenons donc préparés pour le challenge que 2022 annonce. Une année, qui, assurément, mobilisera toute notre expertise en gestion énergétique.