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En février, les tarifs de l’électricité ont augmenté, comment et pourquoi ? Explications.

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Au 1er février 2020, la hausse du prix de l’électricité s’est élevée à 2,4% exactement. Une hausse importante, comme il n’y en avait pas eu depuis longtemps. Si elle a eu lieu maintenant, et si elle a atteint un tel pourcentage ; c’est que cette hausse était incontournable. La preuve. 

Comment expliquer une telle hausse ?

C’était au départ la préconisation de la CRE (la commission de régulation de l’énergie). L’institution proposait depuis un moment une hausse de 2,4% dès le mois de février 2020. 

Jusque-là, ça n’avait pas été possible étant donné le contexte socio-économique. Il faut se rappeler que le premier ministre Edouard Philippe avait dû éteindre la grogne sociale au début de l’hiver 2018-2019, et qu’il avait pour cela annoncé le gel des tarifs de l’électricité jusqu’en mai 2019. La France découvrait alors les Gilets Jaunes et le gouvernement avait décidé de mettre cette annonce dans les mesures phares prises sur le coût de la vie. En réalité, il ne s’agissait pas d’une annulation de la hausse, mais d’un simple report.

A présent, il s’agit donc d’effectuer le rattrapage de la période de deux ans entre les coûts et les prix appliqués en hiver 2019. 

Pourquoi cette hausse est en réalité incontournable ?

D’abord parce que le prix de l’électricité sur les marchés de gros est en constante augmentation. Or, la loi oblige à refléter ces coûts dans le calcul du tarif réglementé.

Il eut été possible pour le gouvernement de ne pas suivre cette recommandation bien sûr, mais cela n’aurait fait que reculer l’échéance. Si le gouvernement n’avait pas suivi : les Français auraient dû, de toutes façons, payer l’addition de manière rétroactive dans quelques années. Ce n’est pas la solution qui a été choisie par les autorités. 

Deuxième option possible, mais qui n’a pas non plus obtenue les faveurs du gouvernement : appliquer la hausse du tarif réglementé, mais diminuer le poids des taxes pour compenser.

Reste la troisième option : tout simplement finir par appliquer la hausse, mais avec quelques mois de retard, et donc avec un effet « rétroactif » qui donne l’impression d’une facture plus salée. C’est celle que le gouvernement actuel a préféré. Certainement l’option la moins risquée, d’ailleurs Edouard Philippe n’est pas le premier à y avoir recours. Ces prédécesseurs avaient déjà utilisé les mêmes ficelles, mais pour le gaz. Nicolas Sarkozy, fin 2011 ; et Manuel Valls, en 2014, qui avait dû reporter la facture. Résultat : le montant total s’était alors élevé à plus d’un milliard d’euros. Ce qui représentait 30 € par ménage. Aujourd’hui, en 2020, la hausse des tarifs de l’électricité représente 21€ par foyer.

Comment cette hausse des tarifs de l’électricité est-elle justifiée ?

Quatre facteurs sont aisément identifiables : les coûts sur les marchés de gros ; les coûts de commercialisation ; le rattrapage de l’écart de 2 ans voulu par le gouvernement ; et le niveau d’écrêtement de l’ARENH.

Ce dernier point est essentiel. Ce mécanisme, qui oblige EDF à vendre une partie de sa production d’électricité nucléaire à ses concurrents, implique que tout fournisseur qui le souhaite peut accéder à un certain volume. Or, en 2020, pour la 2e année consécutive, les fournisseurs alternatifs ont commandé plus que les 100THw réglementaires. Résultat : ils doivent compenser en achetant leur électricité sur les marchés de gros, à 60 euros le MHW, et la hausse est inévitablement répercutée sur les factures. C’est ce qu’on appelle l’augmentation du niveau d’écrêtement de l’ARENH, et c’est aussi ce qui explique la hausse des tarifs.

Enfin, il faut souligner que la hausse des coûts de commercialisation inclut les coûts d’acquisition en certificats d’économie d’énergie, et cela participe aussi à l’augmentation finale.

Quel rôle joue la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) dans cette augmentation ? 

Vous l’avez compris, c’est donc la Commission de Régulation de l’Energie qui fixe les prix. Ou plus précisément, qui décide – ou pas – de faire évoluer le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE), et par effet domino, le Tarif Réglementé d’Électricité (TRV). 

Pour fixer ces prix, la CRE se base sur plusieurs critères et procède par “empilement des coûts”. Il faut prendre en compte le soutirage, le comptage, la gestion et les dépassements de puissance souscrite ; et chacun de ces critères est dépendant de l’autre. Cette interdépendance des critères provoque inévitablement des changements. Autrement dit : si un des coûts qui constitue le TRV augmente, alors le Tarif Réglementé d’EDF augmente lui aussi immanquablement. L’avantage c’est que pour les baisses, le procédé est le même.